The Board of Governors of the International School
of Geneva decided without consultation to move all students in classes 10
through 13 from La Grande Boissiere and La Chataigneraie
to a new campus to be constructed in Grand Saconnex, near the airport.
All parents and alumni are encouraged to attend an Extraordinary Consultative General Assembly
to be held in Meeting Room XX (Building E - entrance via Door 40) at the
United Nations in Geneva on Tuesday, November 28, 2000 at 19:30.
Article in Le Temps
Genève ne sait plus où scolariser les enfants de ses cadres
étrangers
Manuella Magnin
Jeudi 15 juin 2000
Jean Jacques Streuli est un homme heureux, mais pressé. Le
directeur général
de l'Ecole internationale de Genève, ancien haut fonctionnaire de
l'Etat,
peut dire aujourd'hui avoir tenu promesse: une nouvelle école
primaire
ouvrira ses portes aux petits internationaux en septembre au Grand-
Saconnex,
à proximité immédiate du BIT et de l'OMS. Un total de huit classes
dans des
bâtiments préfabriqués. Le premier coup de pioche a été donné
mardi dernier,
dans l'urgence.
Le 23 mai dernier, devant l'Assemblée générale consultative
convoquée par le
Conseil de Fondation de l'Ecole, Jean Jacques Streuli avait des
raisons
d'être inquiet, même s'il n'a rien laissé paraître. L'autorisation de
construire du Département des travaux publics sur cette parcelle,
mise à
disposition par l'Etat de Genève, et destinée à terme à la
construction d'un
tunnel d'évitement du Grand-Saconnex, n'était pas encore donnée.
Elle n'est
tombée que le 25 mai. Et l'Ecole Int ne peut plus se permettre de
respecter
le délai de recours de 30 jours. Il faut aller vite, très vite. Les
multinationales sont impatientes. Elles veulent, c'est légitime, donner
des
assurances à leurs employés qui déplacent leurs familles à Genève.
Les trois campus de l'Ecole sont actuellement saturés par quelque
3300
élèves. Que ce soit sur le site de Pregny-Rigot, à un jet de pierre de
l'ONU, de La Grande Boissière à Chêne-Bougeries ou encore de La
Châtaigneraie, à Founex. Partout, les places sont rares. Les listes
d'attente sont encombrées de noms, malgré l'ouverture de six classes
primaires provisoires à Mies l'été dernier. Du côté du secondaire, la
situation n'est guère plus rose, bien que la demande semble moins
forte.
En dix ans, l'Ecole Internationale aura accueilli 1000 élèves
supplémentaires dont 600 ces deux dernières années. La Fondation
projette la
construction d'un campus de 1000 places pour la rentrée 2003 sur
la rive
droite du lac. «Nous devons investir 60 millions de francs dans ce
projet.
Mais nous avons renoncé pour l'heure à lancer un vaste appel de
fonds. Une
Fondation, de par la loi, doit verser 55 centimes à l'Etat sur chaque
franc
de don qu'elle touche. Cela est difficile à expliquer à nos
donateurs.»
Jean Jacques Streuli a déjà écrit à Micheline Calmy-Rey, ministre
des
Finances, pour solliciter un entretien sur cette question. «Nous
devrons
convaincre nos autorités et surtout nos parlementaires que les écoles
internationales ne sont pas des établissements pour gosses de
riches. Les
parents qui nous confient leurs enfants sont des fonctionnaires ou
des
cadres moyens de sociétés internationales. La population genevoise
doit le
savoir: une année de matu chez nous coûte 19 000 francs alors
qu'elle
revient à 24 000 francs à l'école publique.»
A la veille de sa retraite, Jean Jacques Streuli est décidément très
occupé.
Chercher des terrains, rassurer les multinationales, s'assurer que ne
figurent pas sur ses listes d'attente des élèves qui auraient déjà trouvé
place au Collège du Léman à Versoix, ou à la British School de Genthod.
Toutes deux croulent également sous les demandes. Le Collège du Léman, fort
de quelque 1250 élèves, s'apprête à recevoir 200 élèves de plus en septembre
et prévoit la construction de 40 classes pour la rentrée de janvier 2002. La
British School préfère se contenter du «small is beautiful». On n'augmentera
donc pas les effectifs de cette école primaire de 170 élèves.
Tout le monde s'accorde à dire que la promotion économique de Genève a
peut-être pêché de trop gros poissons par rapport à ce que le canton peut
offrir. Certains se demandent déjà pourquoi l'Etat ne mettrait pas aussi à
disposition des maturités bilingues, français-anglais en l'occurrence, pour
satisfaire la demande et honorer également les impôts que les employés des
multinationales vont apporter dans les caisses de l'Etat de Genève.
Robert Kuster, patron de la promotion genevoise, est d'avis qu'il faut
aujourd'hui ralentir le processus d'acquisition de nouvelles sociétés et se
concentrer sur la gestion des goulots d'étranglement qui découlent de
l'afflux des nouveaux arrivants: le problème se situe au niveau des écoles
bien sûr, mais aussi à celui des logements, et de la mise à disposition de
bureaux et de technologies adaptés aux besoins.
Un nouvel établissement?
Quoi qu'il en soit, Robert Kuster pense, comme bien d'autres, que l'Ecole
Internationale ne pourra pas s'agrandir indéfiniment sans que cela ne se
fasse au détriment de la qualité de l'enseignement offert. «Quand le nombre
des 5000 élèves aura été atteint, il faudra que nous nous tournions vers
d'autres établissements, comme Florimont ou l'Ecole Moser».
Jean Jacques Streuli estime, lui, que Genève ou la région pourrait
accueillir une nouvelle école internationale, ce qui aurait pour conséquence
bénéfique de stimuler la concurrence entre les établissements.
Quid d'un partenariat avec le public, qui pourrait fournir des formations
internationalement compatibles dont le mérite serait de répondre aux besoins
de l'économie genevoise? Pour Marianne Extermann, directrice générale de
l'enseignement secondaire postobligatoire, ce n'est pas la demande qui
manque, mais le corps professoral qualifié qui fait défaut. Une première
volée de matu commerciale bilingue français-anglais sortira de l'Ecole de
commerce André-Chavanne en juin. Pour généraliser cette pratique, il
faudrait avoir sous la main des profs capables d'enseigner une matière dans
une autre langue. Et pour cela changer les lois de nomination du corps
enseignant, un processus toujours un peu long dans notre démocratie.
Pour l'heure, l'Ecole genevoise se prépare à accueillir tous les petits
étrangers qui n'auront pas trouvé de place dans le privé. Elle mettra
un
point d'honneur à bien les intégrer.
2000-11-11 by: ecolint.alumni@florin.com
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